EDITH LASSIAT     
 
 
Critiques
 
La vraie Nature d'Edith Lassiat, par Camille They, août 2006

"L'artiste moderne exprime son monde intérieur, il traduit l'énergie, le mouvement et les autres forces qui l'habitent" J. Pollock

Par sa rigueur, sa poésie, sa seconde nature mystique émergente, son goût de la vie et sa sensualité exprimés dans son œuvre, Edith Lassiat se situe dans cette lignée sensible.
C'est dans la prégnance de ses sens qu'elle va à l'essentiel l'essence de la matière ; elle crée ainsi une poétique qui nous renvoie le reflet de son âme.
Son travail est une succession de fragments de sensations au fil du vécu : couleurs parcelles d'émotion dont les sens sont les passeurs, nous sont révélées avec intensité dans l'instant ; ainsi se réalise avec harmonie le mariage de la glace fragile du bonheur et du feu de la passion d'exister, l'œil toujours neuf posé sur la matière.
Créant une correspondance entre l'artiste et les valeurs auxquelles elle se réfère, le temps fait aussi son travail. Par sa quête autour de l'universalité, son approche des autres sensibilités croisées des civilisations et des cultures de leur histoire et leur identité, elle construit ainsi le puzzle de son œuvre.
C'est d'ailleurs ce qui donne sa force à la démarche d'Edith Lassiat : inlassable jouisseuse de la vie, tous les sens constamment en éveil, elle contribue à faire résonner en nous l'écho parfois lointain des rêves et des croyances, elle nous incite alors à réveiller nos propres fantasmes de création.
Les prédelles, parties signifiantes du tout, donnent à lire le sens caché de l'histoire à laquelle nous sommes tous sensibles : l'accomplissement d'une vie à travers l'expression artistique. L'artiste et le spectateur peuvent faire des montages identiques ou différents qui se rejoignent, guidés par la poésie du texte qui les accompagne. On peut alors ressentir en filigrane les vibrations de l'image qui a sa propre respiration : celle qui nous conduit au dépouillement d'un pur moment de sérénité dans un rare état de vacuité.
Ainsi peut-on voir sur les rives de ces cycles sensuellement déroulés, les représentations de cette œuvre en mouvement, reliées les unes aux autres et au socle archaïque.

Les œuvres d'Edith Lassiat ont une présence saisissante, par Adriaan Himmelreich, Maastricht, Janvier 2006

L'apparente fragilité des surfaces, des pigments et des formes semble puiser sa source au coeur de l'âme de l'humanité et de la terre-même et leur confère une puissance paradoxale. Elles expriment une quête permanente de transcender la connaissance. Elles évoquent tour à tour la conscience du corps et les traces de la quête humaine pour la vérité et la beauté.
Les œuvres de Lassiat, dont une partie est réalisée avec des pigments couleur terre, nous apparaissent être une perpétuelle révélation de la lumière.Des fragments d'images et de calligraphies sont intégrés de manière organique dans un jeu de glacis et de couches opaques. Développées en prédelles, ses peintures et oeuvres sur papier sont à taille humaine, on les lit comme un journal intime, personnel.Elles imposent simultanément une distance respectueuse et une vision intense.
Chaque œuvre évoque une intimité qui nous rappelle les "Andachtsbilder" (icônes) du haut moyen âge, ces images religieusesde petite taille spécialement conçues pour la dévotion privée. Ses créations ne peuvent être interprétées sans qu'on les considère comme parts d'un tout, que l'on ne saura ni connaître ni nommer.Chaque œuvre, chaque série fait partie d'un processus permanent dans lequel l'artiste saisit des “tranches” de la création de la vie. La qualité de séduction de ces oeuvres est basée sur leur caractère fragmenté et l'espace-temps relatif dans lequel elles sont nées.C'est au travers de cette illusion généreuse que les œuvres d'Edith Lassiat imposent leur réalité parmi les autres réalités.

Silence infiniment, silence du désir qui se peint, par Christian Gattinoni, juillet 2004

Il y a du risque dans cette peinture malgré la séduction immédiate des plissés et la sérénité qui émane des gammes colorées. L'enjeu peut s'en exprimer ainsi : comment profiter d'une matière couleur qui se revendique justement post-Rothko pour introduire les variations maniéristes d'une écriture qui tente de gagner sa part d'oubli. Pour encore complexifier la résolution de cette gageure les figures adjacentes festonnent…

Le Capucin, par Christian Gattinoni, octobre 2002

Le carré de la toile voit sa rectitude cassée par la dissymétrie de la composition. Plus d'une moitié gauche est dissimulée par une silhouette massive au chef encapuchonné. Un dialogue s'établit avec la riche matière du pan droit. Elle semble en transformation, en prise aux plis et froissés qui lui font festons. Ce dialogue purement physique…

Notes sur l'exposition d'Edith Lassiat, Artpuce Café, par Jacques-Robert de la Meilleraye, juin 2001

Une peinture qui sort des nimbes et parfois aussi d’autres orifices picturaux proches du verrou de Watteau. Une peinture qui sort aussi parfois du linceul après une pluie d’orage où la terre et le marbre se sont mélangés…

serie bleu ange

serie bleu ange

serie bleu ange

serie bleu ange